Crise économique : l’importance de l’accompagnement

La crise du COVID empêche aujourd’hui toute visibilité. Pire, pour tout un pan de notre économie, il n’y a plus de liquidité. Bien que l’Etat supplée à l’absence de chiffre d’affaires par le décalage de charges et par les mesures de chômage partiel et technique, l’exercice 2020 sera désastreux pour bon nombre de nos clients. Regard de deux cabinets MBA Capital sur les thématiques prioritaires d’accompagnement et sur les nouvelles pistes à explorer. 

La différence se joue aujourd’hui entre ceux qui ont de la trésorerie et ceux qui n’en avaient pas ou peu avant cette crise.

Philippe Amidieu, MBA Capital Marseille

Le combat à court terme est bien celui de résister et l’essentiel se joue sur le pilotage de la trésorerie et du BFR. La sélection darwinienne qui en découle sera impitoyable. De surcroît, nous constatons aujourd’hui une dichotomie claire entre nos clients qui ont de la trésorerie et qui prennent ce temps de confinement pour réfléchir et structurer leur stratégie et les autres qui font le dos rond. Ceux qui sortiront de cette période d’arrêt ne ressortiront pas plus forts mais mieux préparés au futur.

Très concrètement, voilà les types d’accompagnement que nous mettons en œuvre en fonction des situations :

  • Nous agissons actuellement aux côtés des clients sur divers projets tels que du ciblage pour de futures éventuelles acquisitions.
  • Pour d’autres, nous structurons avec nos partenaires leurs patrimoines personnels pour faciliter les successions.
  • Nous accompagnons certains de nos clients sur leur gouvernance pour les faire grandir par une séparation des pouvoirs entre l’actionnariat et l’exécutif, condition qui semble rassurer des investisseurs et qui fait ses preuves en termes de fluidité de la prise de décision.
  • Pour les projets de rapprochements suspendus, nous profitons de ce temps de confinement pour accompagner les clients dans une meilleure connaissance respective des futurs associés : par la mise en place de process permettant de mettre en cohérence les valeurs humaines, leurs visions de leur métier, de la déontologie, de leurs pratiques. Tout ce temps est mis à profit pour organiser une meilleure fluidité des relations humaines qui seront le facteur clé de réussite de ces futurs rapprochements.
  • Enfin, pour ceux qui n’ont plus de visibilité, qui se battent chaque jour pour préserver leur trésorerie, nous sommes à leurs côtés pour analyser l’impact de cette crise sur leurs flux, pour conforter leurs demandes de prêts et de décalages des échéances. Nous les écoutons, les rassurons, comme les soignants de la troisième ligne, avec le peu d’outils dont nous disposons mais avec toute notre dévotion, comme nous l’avons toujours fait depuis plus de 20 ans.

Comme dans toutes les crises, il faut savoir saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent et inversement savoir serrer les dents. C’est toute la cruauté de la situation à laquelle personne n’était préparé. Ni magiciens ni donneurs de leçons, nous sommes des partenaires, indéfectibles, à l’écoute et réactifs dès que nous entrevoyons l’ombre d’une décision opportune pour nos clients. 

Pascal KimPierre SchottBertrand DufayBertrand Knipper, MBA Capital Strasbourg 

A très court terme, préserver la liquidité

Dans un tel contexte, la préservation de la solvabilité courante des entreprises est primordiale.

Quelle est l’évolution de leur trésorerie prévisible ? La nature de l’évolution de leur BFR ? L’évolution de leur free cash-flow ? L’évolution de leur risque client ? Disposent-ils d’une liquidité suffisante pour la reprise et le financement des achats ?

Sur la base de leur business plan de crise et du financement de l’évolution de leur BFR, nous avons donc accompagné nos clients dans la réflexion et la mise en œuvre de solutions financières : pour passer la période de sous-activité dans un premier temps et surtout pour préparer la reprise, avec en point de mire leur capacité à financer les achats dans un environnement où leurs fournisseurs risquent d’être exsangues et solliciteront des conditions de règlement au comptant.

Résultats obtenus 

  • Mise en place de contrat d’affacturage avec rachat de créances existantes sur des factures émises depuis plus de 30 jours avec des retards de paiement avérés.

Parallèlement, sécuriser les cessions en cours

Concomitamment, dans le cadre de la poursuite des négociations en cours dans nos missions de cession, nous avons préparé nos clients afin qu’ils soient en capacité de répondre, autant que faire se peut, aux interrogations des acheteurs quant à l’impact de la crise sur leur cash, leur free cash flow et leur vision sur les prochains mois. Nous les avons également sensibilisés à intégrer des paiements de prix différés pour atteindre les objectifs attendus.

Résultats obtenus 

  • Signature de LOI en période de confinement.
  • Poursuite de négociations alors que le business courant est à l’arrêt.

A moyen terme, aider au développement

Considérant que la pérennité des entreprises passe par leur développement, le renforcement des fonds propres et la mise en œuvre de synergies, nous avons axé notre attention sur les opportunités de rapprochement et signé de nouvelles missions d’acquisition.

Nous préparons la sortie du confinement avec nos clients en les accompagnant dans la construction de projets tels que celui d’un spin-off d’un business porteur destiné à sécuriser son développement. Cela se traduit par l’élaboration de dossiers de présentation aux actionnaires avec business plan pour le financement.

Vincent Juguet, MBA Capital Paris

Visibilité et confiance : voilà les intentions cardinales dont ont foncièrement besoin les opérations de cessions/acquisitions pour aboutir dans les meilleures conditions. Or à l’inverse, la crise actuelle nous plonge dans une relative obscurité, les entreprises étant les premières touchées : dégradation des résultats, problématiques de liquidités, impact sur les fonds propres etc. Si les fondamentaux et business models des sociétés peuvent rester valables et valides, la difficulté risque de se trouver du côté des financements, aussi bien de leur source que de leur modalités d’obtention afin de pénaliser le moins possible les capacités futures de développement des entreprises et leur équilibre actionnarial.

Qu’en retenons-nous ?

D’une part, l’accompagnement et le conseil des professionnels aura un rôle encore plus important à jouer pour, entre autres :

  • Trouver les financements adaptés à chaque situation et objectif ;
  • Contacter et approcher les bons interlocuteurs ;
  • Construire et présenter les dossiers ;
  • Lever les inquiétudes et répondre aux questions sur la durée du deal ;
  • Faire preuve d’ingéniosité et mobiliser des expertises pointues ;
  • Dégager du temps au dirigeant d’entreprise et lui permettre de se concentrer sur un chantier vital, celui de la reprise de son activité.

Ensuite, il est probable que de nouvelles opportunités se présenteront pour les small et mid caps dont les niveaux de valorisation étaient restés relativement raisonnables avec des acheteurs au rendez-vous, comme ils l’ont du reste été en 2019. De quoi regarder la situation avec discernement plutôt qu’avec alarmisme et s’attacher à démontrer la valeur ajoutée que nous pourrons apporter à nos clients dans ce contexte inédit…

Par Philippe Amidieu de MBA Capital Marseille, Pascal Kim – Pierre SchottBertrand DufayBetrand Knipper de MBA Capital Strasbourg et Vincent Juguet de MBA Capital Paris

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Mis à jour le 4 mars 2022

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